Desiderata, c’est un spectacle que l’on vous conseille d’aller voir. Un spectacle qui fait du bien, qui libère et rassemble, qui fait chaud au cœur et donne de l’espoir, malgré la profondeur des thèmes abordés, parfois douloureux.
Six artistes circassien·nes se racontent à travers des récits intimes pleins de poésies entrelacées d’acrobaties, de danses endiablées comme oniriques. On pleure comme on rit devant Desiderata, accueillant la parole engagée des artistes sur la place de la femme dans la société, sur les identités de genre, sur le traitement des personnes LGBTQIA+, sur ce que chacun·e peut faire face à une société qui n’accepte et ne respecte pas les différences, sur ce qu’ON peut faire, ensemble, pour parvenir à une société plus juste, égalitaire, empathique, ouverte, et solidaire. Ce sont aussi des moments de tendresse qu’ils donnent à voir, alors qu’ils s’entrelacent et se soutiennent, dans les airs comme sur terre, s’élançant et se rattrapant. Leurs chemins de vie personnels nous plongent dans des anecdotes et discours de l’intime, dévoilant leurs joies et leurs colères. Ils se questionnent, nous poussant nous même à la réflexion, qu’ils encouragent. Comment sont-ils devenus les personnes qu’ils sont aujourd’hui ? Quelle est leur place ? Pourquoi ? De quoi ont-ils peur ? De quoi ont-ils envie ? De quoi ont-ils besoin ? De quoi rêvent-ils ?
Car ce spectacle, c’est avant tout le fruit d’un long travail d’écriture. Sophia Perez, metteuse en scène du spectacle, a longtemps travaillé avec les six artistes, dans un processus d’écriture autour duquel les acrobates ont été amenés à se questionner sur leur condition d’homme, leur place dans la société, leur vécu. Tout ceci a donné lieu à Desiderata.
Desiderata, Nom masculin pluriel (latin desiderata, de desiderare, regretter l'absence de). Ce que l'on souhaite voir se réaliser ; souhaits, vœux. Synonymes : Prétentions – souhaits.
Que désirent-ils ? Que désirons-nous ? Une place pour tous·tes. Et il est temps d’aller la chercher cette place, d’aller la construire.
« Il faut qu’on réagisse tous ensemble. On va y aller tous ensemble sinon, sinon ça finit toujours pareil. Il y a tout le monde qui a peur. »
Si leurs mots nous touchent profondément, leurs figures circassiennes aussi, soulignant leurs réflexions sincères à travers des sauts spectaculaires de plusieurs mètres de haut, à la bascule ou au cadre coréen, dont les prouesses nous enchantent. On en sort émerveillés et bousculés.
Le spectacle est conseillé à partir de 8 ans, ce dont nous nous réjouissons. C’est en effet la possibilité d’élargir la parole et les horizons dès l’enfance, à travers une éducation inclusive et ouverte, de rassurer aussi, l’enfant qui, peut-être, ne trouverait pas sa place lui aussi. De pousser les enfants à plus d’empathie sociale, de respect et de solidarité, à un âge parfois difficile.
« T’as pas besoin de choisir ou de te définir maintenant, t’as juste 14 ans, t’as juste besoin de vivre sans avoir peur. »
La compagnie Cabas projette d’ailleurs la possibilité de se produire au sein d’établissements scolaires et/ou d’animer des ateliers d’initiation à la pratique acrobatique.
L’art est un outil militant puissant. Être sur scène, c’est défendre un personnage, une histoire, un vécu. Ils tentent à travers ce spectacle de délier la parole sur les questions de genre à travers leurs confessions intimes et courageuses, nous encourageant tous·tes à la révolution. On répond à l’appel et on leur dit merci, merci de le lancer.
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